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Croisade pour la santé 2008

 

Le Blog de Bernard Clavière

 

 

 

 

Les quelque cinquante marcheurs/jeûneurs ont atteint leur objectif : marcher 14 jours, sans manger, de la Gironde à Paris. Arrivés devant le ministère de la Santé, puis de l’Éducation (« la santé, ça s’apprend, et ça devrait s’enseigner dans les écoles »), nous avons remis une lettre destinée à chacun de ces ministres.

 

 

Voici le récit complet de cette aventure et des nombreuses péripéties vécues par les participants.

Plusieurs d'entre eux, qui n’avaient jamais jeûné, ont été émerveillés de découvrir cette possibilité insoupçonnée : s’arrêter de manger 14 jours tout en continuant de mener une vie active en se sentant bien, « silencieux de l’intérieur », sans faim.

Ils comptent bien intégrer désormais à leur vie cette nouvelle perception de leur corps pour gérer leur santé de façon autonome.

 

Contrairement à mes espoirs naïfs, la Croisade n’a pas bouleversé le paysage médical français ! Mais la grosse campagne de communication que l'on a conduite a porté ses fruits et le livre "Et si on s’arrêtait un peu de manger… de temps en temps", se vend bien.

De façon inespérée, une bonne critique en a été publiée dans le numéro du 16 septembre de la Revue du praticien –Médecine générale.

Eux-mêmes mentionnent un passage de mon livre où je dis que la santé est une chose beaucoup trop sérieuse pour la laisser aux médecins ! Je ne sais pas comment ils vont prendre ça... Mais je suis heureux que ce magazine prestigieux ait eu le courage de sélectionner mon livre.

 

Nos contacts avec le public durant la Croisade ont été très riches, tant sur la route que par le courrier reçu. Nous avons commencé à semer des graines de conscience dans les esprits. Elles germeront le moment venu. Lorsque nous atteindrons une masse critique de gens convaincus de l’impasse où est arrivée la médecine officielle, le fléau de la balance basculera tout naturellement…

 

De nombreux médias, radios et presse écrite, ont interviewé les marcheurs, France 5 a diffusé le 5 septembre dernier un reportage au Magazine de la santé.

 

Pour appuyer mon optimisme, je vous rappelle que le 17 septembre dernier, le Journal de 13h sur France 2 avec Elise Lucet a diffusé un long reportage très positif sur une célèbre clinique allemande spécialisée dans le jeûne thérapeutique depuis 50 ans, dont nombre de patients sont français.

Ça évolue vite !…

 

Mais il va falloir bien enfoncer le clou et continuer notre action : beaucoup de candidats attendent déjà la Croisade 2009, y compris des participants de cette année qui veulent remettre ça !

 

 

Mardi 15 juillet. Journée de rassemblement à Gironde-sur-Drot (Gironde).

Le jour J est arrivé ! Les participants sont arrivés tout au long de la journée.

Je les rejoins en fin d’après-midi au campement. L’émotion me submerge lorsque je me retrouve au milieu de quarante tentes montées en cercle dans un pré à côté du clubhouse du club de tennis de Gironde-sur-Drot où nous avons douches et sanitaires, face à une soixantaine de personnes dont le regard alors que je prends la parole pour les accueillir, me dit que ce sont des gens d’exception, et la suite confirmera cette première impression.

Il y a une lumière dans leurs yeux qui ne trompe pas, l’esquisse d’un léger sourire au coin des lèvres qui me dit « nous sommes là, nous avons répondu à ton initiative, nous sommes avec toi ».

 

Je me demande comment j’ai pu lancer une idée qui a su trouver un tel écho dans le cœur et l’esprit de tant de personnes.

La réponse est simple : « Il n’est rien de plus puissant qu’une idée dont l’heure est venue » (Victor Hugo).

 

Et moi qui m’étais initialement préparé à me lancer seul sur la route, au cas où je n’aurais trouvé personne pour m’accompagner !

 

Je présente le staff de Nature & Partage et de la Croisade.

Mon petit discours terminé, tout le monde continue de faire connaissance, et chacun de commenter son niveau de préparation.

Certains n’ont jamais jeûné de leur vie, d’autres sont des pratiquants aguerris. Tous sont animés par le même enthousiasme pour faire partager leur conviction sur l’intérêt de pratiquer le jeûne pour se maintenir en bonne santé –ou la récupérer.

 

Pas de sportifs de haut niveau. D’ailleurs, la Croisade n’est pas un défi sportif. La randonnée est accessoire. Nous voulons simplement attirer l’attention sur les bienfaits du jeûne et montrer que ce moyen de santé est le plus naturel, le plus simple, et le plus efficace qui soit ; il permet de nettoyer l’organisme, de le détoxiner et de maintenir un haut niveau d’immunité et de bien-être.

Nous marchons pour attirer l’attention sur le fait que l’on peut s’arrêter de manger quelques jours et continuer d’avoir une activité normale, contrairement aux clichés, idées fausses et autres préjugés qui maintiennent la plupart des gens dans un état de dépendance pathologique à l’alimentation.

Nous sommes tous victimes d’une hypnose collective qui nous fait manger trop, trop souvent et trop mal.

 

Enregistrement des participants (de tous horizons, de toutes conditions sociales, de 16 à 72 ans, venus de plusieurs pays), distribution des badges, des feuilles de route individuelles, première séance de pesage.

Dernière nuit avant le départ.

 

Le médecin responsable de l'étude médicale n’est pas arrivé et ça me chagrine. Il m’a bien annoncé il y a quelques jours qu’un de ses parents allait se faire opérer et qu’il n’était pas sûr de pouvoir venir… Ce soir, je n’y crois plus.

 

Je réaliserai plus tard que ce n’est pas si mal. Certains participants sont venus avec l’idée que le médecin était là pour les rassurer, ce qui n’est pas du tout le but de sa présence.

Nul n’a besoin d’un médecin pour jeûner s’il n’est pas atteint d’une maladie chronique ou grave.

Heureusement, la plupart des participants comprendront l’importance de ce message vis-à-vis de médias.

 

Après tout, la présence d’un médecin sur la Croisade aurait permis aux sceptiques de s’écrier (on l'a entendu) « ah, vous avez un médecin ; heureusement, il va avoir du boulot !... »

Eh bien non, un médecin n’aurait pas eu beaucoup de boulot sur la Croisade !

A part quelques ampoules aux pieds, quelques petits symptômes de détoxination, nous nous portons tous à merveille alors que j’écris ceci, au 5ème jour de marche et de jeûne, plus pour d’autres qui se sont déjà arrêtés de manger 2 ou 3 jours avant le départ.

 

En fait, le Dr Pablo Saz, expert du jeûne thérapeutique et responsable du cours de 3ème cycle de médecine naturelle à la faculté de médecine de Saragosse, auteur de nombreux ouvrages dont un sur le jeûne et lui-même animateur de stages de jeûne, ne venait que pour faire un suivi clinique des marcheurs/jeûneurs et tirer de ces données matière à un travail scientifique et médical. C’est tout.

 

Bref, nous avons avec nous une pharmacienne, un ostéopathe, des masseurs, un prof de yoga, un réflexologue, plusieurs naturopathes, et ils vont faire des merveilles pour solutionner nos petits bobos et nous aider à avancer.

 

1ère journée. Mercredi 16 juillet.

Gironde-sur-Drot – Saussignac (Dordogne).

8h30, nous voilà partis ! Nous laissons le staff replier les tentes, tout ranger dans le camion L’allure est rapide, l’enthousiasme nous donne des ailes. Une équipe cinéma nous accompagne afin de produire un film sur la Croisade. Nous passons par Les Esseintes, Bagas, Loubens, le pont Eiffel sur le Drot, Mesterrieux. Après une pause bienvenue en vue de Monségur, nous rejoignons la bastide et sa halle imposante. Les premiers journalistes, France 3 Aquitaine et Sud Ouest nous attendent. Interviews, photo de groupe, nous repartons vers Duras par la rive droite du Drot pour éviter la grande route. Nous passons au bas de l’église de Dieulivol, et arrivons à Duras après une nouvelle pause sur la pelouse d’une maison en bord de route où nous trouvons à nouveau un tuyau d’eau bienvenu. Il fait chaud et certains prennent une douche.

 

Nous atteignons Duras et les premiers signes de fatigue se font sentir. Mme le Maire vient nous saluer et nous fait entrer dans la cour du château pour une photo de groupe.

Pour certains, Duras sera la fin de l’étape. 30 km pour le premier jour, ça suffira. D’autres continuent. Les voitures-balai amènent les premiers à l’étape à Saussignac.

 

Volkmar, venu d’Allemagne, se fait déjà remarquer (nous reparlerons de lui)- il termine l’étape à pied, seul : 47 km !

 

Ce premier bivouac est formidable. Mr Rabat, le maire et notaire de son état, nous fait un accueil chaleureux, avec un apéritif auquel nous ne ferons malheureusement pas honneur, puisque nous jeûnons à l’eau. Mais quelques membres du staff et l’équipe cinéma goûteront le kir « spécial Saussignac »…

 

Notre campement est installé sur le magnifique terrain herbeux entre la Mairie et l’église. Et comme sur cette étape il n’y a pas de douches, quelques habitants voisins nous ouvrent leurs portes et nous prêtent leur salle de bains !

Un grand merci pour leur amabilité.

Nous garderons tous un merveilleux souvenir de cette première étape.

 

2ème journée. 17 juillet.

Saussignac – Périgueux (Dordogne).

Nous descendons le coteau vers la Dordogne, que nous traversons à Gardonne.

La D4 vers La Force est très fréquentée et les bas-côtés inconfortables pour marcher. Un tronçon difficile et assez désagréable pour nous tous.

Nous traversons le bourg de Ginestet puis arrivons au carrefour de Lagudal où le bus nous attend pour nous avancer tous sur quelques dizaines de kilomètres car l’étape est trop longue pour être terminée à pied.

Non, pardon : notre stakhanoviste Volkmar finira cette étape de 70 km à pied.

Il jeûne depuis 3 jours. D’autres parcourront quand même 44 km.

 

A Périgueux, nous nous installons au stade de rugby. Quelques médias viennent nous voir. Ils s’intéressent à nous, ce qui est le but recherché. Radios, TV, presse écrite quotidienne, magazines…

La 4ème adjointe Sylvie Reinhaert vient nous saluer. Très aimable. Elle est infirmière et reste parmi nous pour assister à une explication sur l’intérêt et la pratique des lavements, indispensables pour éliminer les déchets qui stagnent dans le côlon lorsque l’on jeûne.

Je lui offre mon livre pour remercier la municipalité pour son accueil.

Les contacts entre les marcheurs sont d’une intensité et d’une richesse inouïes.

Il y a là un échantillon exceptionnel d’êtres humains au sens le plus propre, conscients, mûrs, soucieux de faire progresser l’espèce humaine en la libérant de ses maux, de ses problèmes.

 

3ème journée. 18 juillet.

Périgueux – Thiviers (Dordogne).

Une « petite » étape de 37 km. Un bon nombre de participants vont la terminer à pied.

Les voitures de la caravane nous font sortir de Périgueux pour éviter le trafic routier polluant et dangereux. Malheureusement, certains tronçons sont quand même dangereux. Il reste beaucoup à faire en France pour favoriser les déplacements à pied et à vélo…

Mais la plupart des routes empruntées sont très agréables, des petites départementales, ou même des routes communales.

 

Il paraît que le reportage de FR3 Bordeaux qui est venu nous filmer à Monségur à été indigne. Encore un journaliste qui ne voit pas notre action d’un bon œil et se croit obligé d’exprimer ses propres limitations en invitant un nutritionniste qui bien sûr n’a jamais, lui non plus, sauté un repas de sa vie…

J’essaierai de donner suite à cette affaire….

 

Nous sommes sur un terrain de rugby, un peu à l’écart du centre ville. La gendarmerie vient nous rendre visite, mais nous ne verrons ni le maire ni un représentant pour une bienvenue « protocolaire ». Seul un responsable technique vient nous ouvrir la porte des vestiaires du stade et nous brancher l’électricité. Certains iront se promener dans cette jolie ville, où un trouve un cybercafé particulièrement bienvenu après quelques jours sans connexion.

La piscine municipale de Thiviers a été la bienvenue pour certains participants, d’autant plus que les douches du stade de rugby ne sont pas spacieuses…

 

Nous venons d’apprendre que la ville de Vatan, après nous avoir ouvert ses portes, puis être revenue sur sa décision une semaine avant notre arrivée, vient finalement d’accepter de nous recevoir !

 

Nous nous marrons tous ! Peut-être le maire de Vatan est-il un de ces médecins de la vieille garde, comme celui de La Réole (lire la suite). Mais à Vatan, ils ont eu peur des remous que leur refus aurait pu provoquer dans les médias…

Mais voici autre chose, une autre de ces péripéties qui se sont répétées pratiquement à l’identique dans plusieurs villes : à Thiviers, une voiture de la gendarmerie nationale nous attend pour nous remettre une lettre du maire de St Laurent-sur-Gorre. Lire la suite dans Coups de cœur et coups de gueule…

 

La Croisade n’est pas organisée par des logisticiens - loin de là ! Pourtant, après quelques balbutiements au début, tout se met en place peu à peu grâce à la bonne volonté de tout le staff et l’extrême bienveillance des participants.

Nous sommes tous transportés par un désir profond de conduire notre action à son terme et d’en faire un succès.

Nos rapports avec les gens que nous croisons au bord du chemin ou dans les villages sont toujours cordiaux. Stupéfaits dans un premier temps, incrédules, ils finissent par comprendre la logique de notre message et expriment qui leur intérêt, qui leur admiration.

Ils nous offrent de l’eau, et leurs encouragements.

 

4ème journée. Samedi 19 juillet.

Thiviers - St Laurent-sur-Gorre (Haute-Vienne).

Au matin à Thiviers, je me fais 2 lavements à la suite (en l’absence de possibilité de pratiquer une irrigation du côlon). Le premier ne donne pas grand-chose mais le second me permet d’évacuer des monstruosités que je n’aurais pas aimé garder en moi… Grosse satisfaction.

 

Pause générale sur le chemin à Miallet, une charmante bourgade du nord de la Dordogne. Le bar restaurant du Barrage nous offre très aimablement de l’eau et des rondelles de citron (le citron est très détoxinant pour l’organisme). Nous découvrons la jolie petite église où Johanne nous régale avec un chant sacré improvisé qui nous fait tous vibrer au plus profond de nous-mêmes.

Magnifique.

Les commerces de Miallet ont disposé sur leur pas-de-porte des mannequins grandeur nature, les Miallequins, dont chacun porte l’habit traditionnel du métier exercé par le commerçant.

C’est superbe. Le village est coquet, propre, les maisons bien entretenues, et nous aurions pu faire là une étape très agréable sur le terrain de foot que j’aperçois en repartant.

Photo souvenir devant le café du Barrage, remerciements chaleureux à la propriétaire et au serveur, et nous continuons notre route.

Sans conteste la plus belle journée de marche, sur des petites routes ombragées peu fréquentées.

Nous avons même pu faire une longue pause au bord d’un étang dans lequel beaucoup d’entre nous se sont baignés. Que du bonheur !

 

A St Laurent sur Gorre, le maire est revenu sur sa décision de ne pas nous accueillir et nous a attribué un joli terrain au bord du petit étang proche du camping, dont nous utiliserons les sanitaires. Parfait ! Etant donné notre petite polémique, il ne se présentera pas au campement mais nous le remercions toutefois d’avoir eu la sagesse d’éviter une situation difficile pour lui et pour nous.

 

Beaucoup d’entre nous souffrent du froid la nuit et ne dorment pas ou peu.

Nous avons acheté des couvertures polaires en route mais ce n’est pas encore l’idéal. Des températures aussi basses la nuit en plein mois de juillet, on n’a pas souvent vu ça.

 

Malgré le manque de sommeil et de nourriture, la volonté de l’ensemble du groupe est claire : nous arriverons à Paris ! L’énergie est là, le corps suit, sans problème.

Les jeûneurs chevronnés n’en sont pas surpris, les jeûneurs néophytes n’en reviennent pas. Ils se sentent bien. Formidablement bien. Rappelons que certains en sont déjà à leur 7ème jour de jeûne car ils avaient déjà interrompu leur alimentation quelques jours avant le départ.

 

Je continue d’être très sollicité par les médias, ce dont je me réjouis, puisque c’est le seul but de la Croisade : porter un message de vie saine et d’espoir vers tous ceux qui souffrent sans pouvoir se libérer de leurs problèmes de santé. Malheureusement, ce sont toujours des médias locaux, presse écrite ou TV, et les médias nationaux n’ont pas encore répondu présent, à part un ou deux. Espérons que la mayonnaise va prendre, et qu’ils vont se décider…

 

5ème journée. Dimanche 20 juillet.

St Laurent-sur-Gorre – Noth (Creuse).

Une promenade en ville au matin nous permet d’apprendre que le maire de St Laurent-sur-Gorre est médecin ! Encore un ! Nos difficultés trouvent enfin explication.

Nous rencontrons même un conseiller municipal, directeur de l’office du tourisme, qui n’avait pas l’air très au courant des derniers développements et qui nous dit « c’est le maire ou le médecin qui avait refusé de vous accueillir ? ». Tout est dit.

Les paysages sont toujours aussi merveilleux. Nous faisons une jolie pause au bord de la Vienne à St Victurnien, et nous arrivons à Oradour-sur-Glane. Nous en profitons pour jeter un coup d’œil à ce lieu lourd d’histoire. Aujourd’hui est la 2ème des 3 longues étapes où nous aurons besoin des services d’un autocar. Il nous prend à Oradour et nous amène à Noth.

 

A l’arrivée, c’est le choc : quelle surprise que ce lieu extraordinaire, au bord de l’étang de Cazine ! J’ai rarement vu un spectacle aussi idyllique. Ce cadre est véritablement exceptionnel. Un tableau de maître.

J’encourage tous ceux qui passent dans le nord de la Creuse à faire un détour pour aller se ressourcer au bord de cet étang magnifique dans ce paysage de rêve.

Les sanitaires sont propres et neufs, sous-utilisés car notre administration a décidé que pour autoriser la baignade, il fallait que la transparence de l’eau soit de 80 cm alors qu’elle n’est ici que de 60cl. Pourtant, toutes les analyses bactériologiques sont bonnes… Dura lex, sed lex… Ainsi, les choses étant ce qu’elles sont, vous ne trouverez pas grand monde autour de l’étang.

Monsieur le maire, très sympathique, nous rend visite, ainsi que la gendarmerie. Echanges cordiaux. Nous le remercions chaleureusement. Tout le monde est heureux.

France Bleu Creuse vient nous interviewer.

 

6ème journée. Lundi 21 juillet.

Noth – Badecon-le-Pin (Indre)

Le rythme est pris, nous ne dépassons pas 25 km/jour. Tout le groupe se sent bien et récupère mieux. L’itinéraire est maintenant ajusté chaque jour pour marcher sur de petites routes à très faible circulation, c’est magnifique.

Les liens se créent et s’approfondissent entre les participants. Nous vivons réellement en premier lieu une magnifique aventure humaine.

 

Nous traversons des villages magnifiques comme Gargilesse aujourd’hui, au bord de l’Indre.

C’est presque à regret que nous quittons au matin l’étape de Noth, mais il faut avancer.

Des paysages encore très agréables nous accompagnent jusqu’à Badecon-le-Pin. Et là, il faut dire que le cadre est tout autre comparé à celui d’hier soir. Le stade municipal qui nous attend semble ne pas avoir vu d’équipe de foot depuis 30 ans, si l’on en juge par l’état et la propreté des vestiaires et sanitaires, dont l’eau est d’ailleurs froide (mais pour ça, nous étions prévenus).

Ce sera un choc pour quelques-uns d’entre nous ; les autres prennent ça avec philosophie et décident qu’aujourd’hui, ils ne prendront pas de douche. De toute façon, on peut aussi se laver sans douche… Mais les nuits étant toujours aussi froides, le moral des troupes est vite retombé à la vue de ces lieux…

J'apprendrai plus tard que monsieur le Maire est venu nous rendre une visite amicale en expliquant le pourquoi de l'état des sanitaires. Je n'étais pas là moi-même mais je tiens à le remercier pour s'être déplacé. Nous lui pardonnons d'autant plus que nous étions prévenu. Merci encore donc de nous avoir malgré tout proposé l'accueil dans sa ville.

 

7ème journée. Mardi 22 juillet.

Badecon-le-Pin – Villedieu-sur-Indre (Indre)

Encore une fois, les jours se suivent et ne se ressemblent pas.

Villedieu-sur-Indre nous accueille dans un magnifique parc, et nous ouvre les portes de la salle municipale où les plus frileux vont pouvoir dormir au chaud. Réunion générale le soir, mises au point, chacun jette sa gourme et expose ses souhaits et doléances. J’écoute, je reçois. Je suis conscient de mon entière responsabilité dans l’imperfection (euphémisme) de l’organisation et la qualité irrégulière de l’accueil et de la logistique.

Certains expriment leur déception que le médecin qui était prévu sur la Croisade ait eu un empêchement majeur au dernier moment. Ce sont pour la plupart des jeûneurs novices qui se seraient sentis plus en sécurité avec un encadrement médical. Pourtant, le médecin en question n’était pas là pour « rassurer » les jeûneurs, puisqu’il n’y a aucun danger à s’arrêter de manger 2 semaines en continuant de mener une vie active.

Le médecin souhaitait simplement profiter de l’occasion pour effectuer quelques observations cliniques sur les marcheurs/jeûneurs pour ses travaux de recherche.

Mais il est vrai qu’il aurait été en mesure de faire aussi de la pédagogie, d’expliquer les divers symptômes, en un mot, de rassurer, c’est vrai.

 

Je m’efforce de le faire moi-même, et en l’absence de raison objective de s’inquiéter, mon message semble passer.

Globalement tout le monde se sent bien.

 

J’avais précisé très clairement lors des inscriptions que la Croisade était réservée à des gens en bonne santé et connaissant le jeûne. Mais finalement, devant l’enthousiasme soulevé par ce projet, nous avons laissé s’inscrire des gens qui n’avaient jamais jeûné, et qui sont stupéfaits de se sentir aussi bien !

 

En fait, il est évident pour moi que la baisse de moral chez certains (pas la majorité loin de là) est due au froid nocturne qui prive de sommeil et finit par mettre les émotions à fleur de peau. Et la saleté des sanitaires hier soir à Badecon-le-Pin ont été la goutte qui a fait déborder le vase.

 

Je vais à Châteauroux accompagner 2 participants à la gare.

Il était prévu qu’ils repartent à cette date.

Tout au long du parcours, de nouveaux marcheurs/jeûneurs arrivent, d’autres repartent. Les impératifs familiaux ou professionnels ne leur ont pas permis de faire toute la Croisade.

Mais beaucoup pensent déjà à la prochaine édition 2009, que nous essaierons ensemble de mieux organiser. Des liens profonds se tissent entre tous les participants et membres du staff (dont certains se sont aussi arrêtés de manger).

Ceux qui partent savent que leur vie ne sera plus la même après cette expérience bouleversante. Nous savons que nous appartenons maintenant à une grande famille réunie autour d’un projet unique : soulager la souffrance humaine en portant le message simple des incroyables bienfaits de l’interruption volontaire et temporaire de l’alimentation : le jeûne.

 

8ème journée. Mercredi 23 juillet.

Villedieu-sur-Indre – Vatan (Indre)

Nous sommes au milieu de la Croisade. Malgré quelques défections dues au froid ou aux ampoules, la plus grande partie du groupe souhaite arriver à Paris.

Nous entrons dans les plaines céréalières du centre de la France.

Le paysage est pauvre, uniforme, les arbres et les haies ont disparu. Nous traversons des terres stériles, plantées de blé à perte de vue, où on n’a aucune chance de trouver un ver de terre, aussi profond que l’on creuse, et où les blés ne poussent que parce qu’ils sont copieusement arrosés de fertilisants.

Notre civilisation est tombée sur la tête…

Arrivée à Vatan. Le bon Dieu est avec nous ! La ville qui nous avait donné quelques soucis en revenant sur son accord pour nous accueillir puis a fini par nous accepter à nouveau après que j'aie fait "pression" (Voir la page Coups de gueule), nous offre un endroit formidable pour passer la nuit, dans le très beau cadre du parc municipal jouxtant le camping, aux sanitaires duquel nous aurons accès, ainsi qu’à la piscine municipale. Le moral remonte !

 

D’autant plus que le soleil est toujours là la journée ! Je n’ose pas imaginer ce qui se serait passé si en plus nous avions eu de la pluie sur le parcours…

La moitié des participants seraient certainement rentrés chez eux. Ouf !

Petite fatigue. Je fais une sieste sous un arbre et dors 1 heure et demie.

Petite réunion générale sur l’herbe du parc, comme prévu lors de celle d’hier. Les esprits se sont apaisés, surtout que l’étape d’aujourd’hui est parfaite.

 

9ème journée. Jeudi 24 juillet.

Vatan – Lamotte-Beuvron (Loir-et-Cher).

J’ai déjà perdu 7 kilos depuis le départ. Je me sens parfaitement bien. La fatigue d’hier a disparu.

On conduit les marcheurs avec les voitures à 5 km de la ville pour éviter un tronçon désagréable.

Rapide passage dans le département du Cher à Graçay et nous rentrons aussitôt en Loir-et-Cher après avoir traversé Mennetou-sur-Cher, une magnifique cité médiévale.

Roger fait un test de résistance physique en alternant course et marche à pied, pour voir comment son corps se comporte après 9 jours de jeûne. RAS, tout va bien. Il dit qu’il recommencera le test les jours suivants jusqu’à Paris. Impressionnant. Visiblement, la néoglucogenèse fonctionne bien, le corps ne manque pas de glycogène.

Il semble que l’ensemble du groupe a de plus en plus de facilité avec l’effort physique.

Un bus nous attend à un carrefour pour nous amener au campement à Lamotte-Beuvron.

Nous sommes sur un stade de rugby, avec des vestiaires et des sanitaires décents, le tout en bordure de forêt, ce qui est très agréable.

Les journalistes ne me laissent pas le temps de tenir la réunion quotidienne.

 

J’ai aussi passé ma journée à essayer de résoudre le problème de la Préfecture du Val-de-Marne qui m’a signifié par écrit que, après avoir saisi la Direction Départementale de la Jeunesse et des Sports pour avis, et celui-ci ayant été « défavorable au déroulement de cette marche », « le passage de cette manifestation pédestre n’est pas autorisé dans le département du Val-de-Marne »! (lire la suite)

Ma tension est toujours aussi basse, jeûne ou pas : 10-6, et mon pouls idem : 50. TVB.

 

10ème journée. Vendredi 25 juillet.

Lamotte-Beuvron – Loury (Loiret).

On quitte le campement par des chemins boisés où certains se sont perdus, le marquage du chemin y étant moins visible que sur la route. A cette jolie forêt fait suite un tronçon assez désagréable sur la route en plein soleil sur des axes à forte circulation. Les conditions sont difficiles et tout le monde est fatigué.

Nous avons vu la Gendarmerie nationale sur presque toutes les étapes, y compris parfois à nos côtés le long de la route. Ses représentants sont toujours courtois et très serviables, même si on sent parfois qu’ils nous assimilent bel et bien à une secte. Certains parmi eux sont visiblement chargés de collecter toutes les informations possibles, jusqu’aux plaques minéralogiques de nos véhicules, et je suis conscient que je vais avoir un beau fichier tout neuf aux Renseignements généraux !

 

A Loury, nous dormons dans un gymnase. Le maire Bernard Léger et sa première adjointe Marie-Claude Douart nous rendent visite longuement et très amicalement. J’offre mon livre dédicacé, qui se retrouvera ensuite à la bibliothèque municipale.

Mr Léger me propose d’écrire un petit article pour Le Petit Louriot, le journal municipal, ce que je ne manquerai pas de faire.

 

11ème journée. Samedi 26 juillet.

Loury – Pithiviers (Loiret).

Marche de 25 Km dont 8 sur GR (sentier de grande randonnée) et le reste sur des petites routes avec très peu de trafic. Le ciel est couvert, il fait doux et de temps en temps tombe une petite pluie fine qui n’arrive pas à nous mouiller. Nous humectons tous les parfums de sous-bois et de foin mouillé. Tous nos sens sont en éveil après 11 jours de jeûne.

Une des plus belles marches de la Croisade.

 

Mais le trafic devient de plus en plus dense et dangereux pour les randonneurs mais également pour les voitures balai et le ravitaillement en eau.

 

A Pithiviers, nous avons également un magnifique gymnase à notre disposition, le Gymnase de Joinville. Réunion générale le soir pour commenter l’affaire du préfet du Val-de-Marne et conséquemment, du maire du Kremlin-Bicêtre qui refuse à nouveau (Oui, non, oui, non, ça s’appelle une girouette…) de nous recevoir sur sa commune (voir la page Coups de gueule).

 

Je propose au groupe de nous imposer et de faire un sit-in pacifique devant la mairie du KB, afin de se voir réattribué le terrain qui nous a été promis, mais la majorité du groupe refuse. Ils veulent bien porter un message, mais pas faire de remous. Comme on dit, « courageux mais pas téméraires ».

Je sais que ça aurait pourtant été très efficace pour mettre en avant notre cause, en ne manquant pas d’attirer l’attention des médias. Je suis toujours partisan de passer outre les lois et règlements iniques, comme José Bové et ses faucheurs d’OGM, et tant d’autres qui font avancer la société, souvent en le payant de leur personne. Je pense qu’un conflit avec les autorités, municipales ou préfectorales, nous rendrait finalement service en portant de force le sujet du jeûne sur la scène médiatique, alors qu’en l’état actuel des choses, la mayonnaise a du mal à prendre avec les médias.

Nous n’intéressons pas vraiment grand monde parmi les médias nationaux…

 

Mais je ne peux contraindre le groupe à me suivre. Je ravale donc mes ardeurs d’activiste et me range à leur avis. Nous débattons des alternatives.

 

En approchant de Paris, nous réalisons que les petites routes sans voitures vont se faire rares. Le trafic devient dense et dangereux pour les marcheurs et les véhicules de la caravane. 

Nous sommes maintenant quelque 35 à poursuivre la Croisade, randonneurs et staff compris. Plus que 20 jeûneurs, dont seulement 15 qui marchent.

Il y en a qui marchent et ne jeûnent pas, et d’autres, comme moi, qui jeûnent toujours mais ne marchent plus.

J’ai cessé lorsque mon genou opéré s’est mis à me faire mal. D’un autre côté, je suis complètement accaparé par les responsabilités, démarches et solutions de problèmes divers, l’organisation, et les RV médias (jusqu’ici les médias locaux seulement). Pas des circonstances idéales pour un jeûne, mais je me sens bien. Il semble que j’aie stabilisé ma perte de poids autour de 7,5 kg. Mon pouls est stable à 50. Mon cœur est une montre suisse !

 

Si des signes de fatigue (lassitude ?...) semblent s’installer chez certains marcheurs, la plupart d’entre eux restent en pleine forme. Nous sommes tous différents, et chacun doit gérer son jeûne comme il le sent. Rien n’est obligé. Deux ou trois ont déjà commencé à reprendre un jus de légumes avant de se réalimenter. Une autre année, peut-être ne ferons-nous que 10 jours…

 

Ou alors, on marchera moins.

Roger continue de s’essayer à la course fractionnée sur de courtes distances, après 11 jours de jeûne. Son commentaire : « un léger flottement après avoir couru... R.A.S Tout va bien »...

Un léger flottement !...

 

12ème journée. Dimanche 27 juillet.

Pithiviers – Cerny (Essonne)

Je pars devant en voiture pour repérer les lieux à Cerny.

L’adjoint au maire Jacques Mittelette arrive en même temps que moi.

Très aimable, très à l’écoute. Nous disposons d’un bel espace herbeux près du stade avec des vestiaires spacieux et de l’eau chaude.

Certains ne monteront pas la tente et dormiront dans l’entrée du gymnase, que nous n’avons pas sollicité puisqu’il fait beau.

 

Pourtant, une averse d’orage va bien mouiller les tentes vers 22h, mais sans dommages. 

Roger a arrêté de courir, il ne veut pas « prendre de risques »…

Mais il a accéléré sa cadence de marche, « pour me tester » !

 

Nous avons tenu notre réunion quotidienne pour voir où nous en sommes avec le Kremlin-Bicêtre, et préciser les modalités de notre arrivée à Paris.

Je fais intervenir tous mes amis les plus influents. On verra demain matin lundi si la situation se débloque… Sinon, Monsieur Mittelette a accepté de nous laisser passer une seconde nuit à Cerny, auquel cas nous louerions un bus pour rejoindre Paris, mardi matin comme prévu.

 

A la fin de la réunion, David Lesage (16 ans) nous gratifie d’un super récital à l’accordéon puis guitare et chant ! Il a du talent. Je prends le relai avec la guitare et ressors quelques vieux tubes de Dylan/Hugues Aufray, Leonard Cohen, etc. Ça a l’air de plaire. On aurait dû faire ça plus tôt…

 

13ème journée. Lundi 28 juillet.

On reste à Cerny (Essonne)

Au fil de la journée, les nouvelles de mes contacts tombent : le Préfet du Val-de-Marne ne reviendra pas sur sa décision, et le maire du Kremlin-Bicêtre non plus. C’est tout de même extraordinaire : nous sommes interdits de marcher à pied dans le Val-de-Marne, OK (voir la page Coups de gueule), mais comment un maire peut-il se baser sur cette décision extravagante pour justifier la sienne ? En effet, qu’est-ce qui nous empêche de nous rendre au KB en voiture, en bus, ou à vélo, et de profiter de l’hébergement initialement proposé par cette municipalité ?!!!

On le voit, des élus et fonctionnaires divers peuvent parfois s’empêtrer, patauger, se vautrer dans leurs contradictions sans que le grotesque de la situation ne les effleure une seconde…

Abus de pouvoir et comportements indignes ne les effraient pas.

 

Vous habitez au KB et cette histoire vous choque ? Ecrivez à votre maire ! D’ailleurs, écrivez-lui même si vous habitez ailleurs ! Et écrivez aussi au préfet du Val-de-Marne ! On ne peut permettre de tels écarts, de telles fautes dans la patrie des Droits de l’homme et de la démocratie…

 

Nature & Partage, en tant qu’organisateur de la Croisade, va envisager toutes les actions en justice possibles auprès du Tribunal administratif. Tiens, je découvre sur Internet que les recours pour excès de pouvoir auprès du Tribunal administratif sont en augmentation ces dernières décennies dans les pays les plus juridiquement évolués…

Reste à savoir si cela montre une tendance à l’augmentation des errements de notre administration, ou une propension croissante -et positive- des administrés à défendre leurs droits...

 

Comme prévu donc, nous restons à Cerny pour une 2ème nuit et décidons de ne pas provoquer de confrontation au KB. Pourtant, j’aurais tellement aimé savoir ce qu’aurait fait la municipalité du KB avec 40 personnes décidées à passer la nuit sur la voie publique devant la Mairie…

Ça aurait fait du foin, c’est sûr, et pour le coup, on aurait parlé de nous !

Mais mes co-aventuriers s’imaginent déjà emmenés au poste de police, ou à l’hôpital pour examen de santé (ces fous qui ne mangent pas depuis 13 jours et ont marché quelques centaines de kilomètres doivent être dans un état…!).

 

Evidemment, nous risquions gros : qu’un médecin opposant des médecines naturelles nous examine et fasse un rapport biaisé sur notre état de santé, et nous étions dans de beaux draps.

 

C’est donc avec résignation et compréhension que je me suis rangé à l’avis de la majorité d’entre nous. Pas d’esclandre, pas de bruit. Nous acceptons, nous courbons l’échine… Ça me rappelle une citation de Gandhi :

 

"Ce n’est pas celui qui critique qui est important, ni celui qui montre du doigt comment l’homme fort trébuche ou comment l’homme d’action aurait pu faire mieux. L’hommage est dû à celui ou à celle qui se bat dans l’arène, dont le visage est couvert de poussière et de sueur, qui va de l’avant vaillamment, qui commet des erreurs et en commettra encore, car il n’y a pas d’effort humain sans erreur et imperfection.

C’est à lui ou à elle qu’appartient l’hommage, à celui ou à celle dont l’enthousiasme et la dévotion sont grands, à celui ou à celle qui se consume pour une cause importante, à celui ou à celle qui, au mieux, connaîtra le triomphe du succès, et au pis, s’il échoue, saura qu’il a échoué alors qu’il risquait courageusement. C’est pourquoi la place de cet homme ou de cette femme ne sera jamais avec ces âmes tièdes et timides qui ne connaissent ni la victoire ni la défaite."

 

Peut-être y a-t-il eu parmi les participants à la Croisade quelques "âmes tièdes qui ne connaissent ni la victoire ni la défaite", mais nous ne les jugerons pas. Chacun est libre de gérer sa vie comme il l'entend.

 

Nous laisserons donc à l'asso Nature & Partage le soin de défendre ses intérêts et de faire appel d’une décision administrative qui a porté préjudice à un événement important qu'elle a organisé.

La procédure est en cours auprès du Tribunal administratif de Melun.

 

Durant cette journée, le groupe s'est dispersé ; certains se reposent au campement, d’autres vont à la piscine, d’autres vont marcher (si si !), et certains parisiens font un saut chez eux.

 

Je réussis in extremis à louer un autocar pour demain. Ouf ! Sinon, nous aurions pris le RER mais la gare est à La Ferté Alais et ça nous aurait obligé à faire des navettes successives avec les véhicules…

 

Roger trouve qu’il a trop maigri. « Je le savais, c'était prévu », dit-il.

 

Le contretemps de la dernière étape aura empêché certains de « faire » leurs 500 km, sauf Volkmar bien sûr, qui en est déjà à 550 depuis hier !

 

14ème journée. Mardi 29 juillet.

Cerny – Paris en autocar.

8 heures du matin, l’autocar nous attend. Tout est rangé, nous libérons les lieux. Le camion suit jusqu’à Paris, pour transporter les sacs puisque nous nous quitterons ce jour. Nous avions initialement prévu de rester une nuit de plus au KB afin de rependre notre alimentation ensemble, et de faire ainsi une petite fête. Deux ou trois véhicules suivent aussi le bus. La caravane reste à Cerny avec mon camping-car.

Devant le ministère de l’Education, nous chantons Joyeux anniversaire pour Roger qui a 54 ans aujourd’hui. Il est heureux.

Tout le monde est heureux. D’avoir atteint l’objectif, d’ être arrivés là en bonne forme, et certainement pour certains de pouvoir bientôt manger à nouveau !

 

10h30 devant le ministère de la Santé : c’est la douche froide ; nous ne sommes reçus que par le responsable de la sécurité du ministère et un bon détachement de la Police nationale (CRS ou pas, je n’ai pas pris le temps de remarquer…).

 

Je remets ma lettre avec le Manifeste pour la santé adressée à Madame la Ministre, en me demandant si elle en verra jamais la couleur.

L’enthousiasme initial est un peu refroidit. Mais, détail amusant, le dit responsable de la sécurité, ma lettre à la main, reste autour de nous et écoute mes propos devant les micros des médias. En aparté, il me glissera très aimablement que notre message l’intéresse –à titre particulier je suppose.

Je lui laisse ma carte.

 

On nous canalise, on nous contrôle. Comme on ne nous connaît pas, il n’y a pas eu d’antécédents –nous venons d’ailleurs, nous sommes certainement des extra-terrestres -, le Préfet de police de Paris a pris ses précautions et envoyé la sauce. Pas de risque !

 

Bien évidemment, les policiers, en voyant nos têtes de beaufs, nos chapeaux de randonneurs et nos mines joviales, ne se sont jamais sentis menacés ! J’aimerais quand même savoir ce qui s’est passé dans leur tête à ce moment-là ! Ils ont dû se marrer un peu…

 

Quelques radios et médias papier sont là pour couvrir l’actu, RTL, Europe 1, mais aucune chaîne de TV, et ça me contrarie… Vraiment, ça me chagrine.

Ces gens-là ont mieux à faire avec notre couple people à l’Elysée, avec le Tour de France et autres futilités, que de s’intéresser à des originaux comme nous.

 

On remettra ça, c’est promis, aussi longtemps qu’il faudra, pour que notre message finisse par passer. 

 

Je suis sollicité par quelques micros, ainsi que d’autres membres du groupe. Il faut que l’actu passe à midi, les reporters ont la pression. Nous apprendrons par la suite que l’information est bien passée sur les ondes.

 

Bien, le moment est venu de nous diriger vers le ministère de l’Education. Souvenez-vous : la santé, c’est comme l’informatique, la cuisine ou les langues étrangères, ça s’apprend ; ça ne tombe pas du ciel ; et ça devrait s’enseigner à l’école dès le plus jeune âge.

Les enfants sont curieux et ils comprennent parfaitement lorsqu’on leur explique les choses…

 

Surprise, on ne nous laisse même pas marcher dans les rues de Paris à notre guise ! Un brigadier en civil, walkie-talkie collé à l’oreille, nous sert de guide.

Il communique en permanence notre position à ses chefs dans quelque QG opérationnel prévu pour la Croisade !!!

De fait, il nous fait prendre un sacré chemin des écoliers et nous visitons un peu Paris. On se laisse faire avec bonhomie. Nous ne sommes pas à quelques kilomètres près !

 

Des passants se retournent, nous interrogent, cherchent à savoir…

 

Même topo au ministère de l’Education : nous sommes accueillis par un cordon bien serré de policiers. Un gradé en civil vient chercher ma lettre à Monsieur le Ministre, toujours avec le Manifeste pour la santé, même si son ministère n’est concerné que par un de ses points, le premier (tout de même !).

 

Photo du groupe devant les policiers !

Certains marcheurs/jeûneurs s’adressent à eux, leur serrent la main !

 

Le groupe se disloque un peu, certains sont pressés de rentrer chez eux. Embrassades, émotions, larmes. Et une pensée pour tous ceux qui n’ont pas pu être là le dernier jour…

 

« A bientôt, ok ? » « Oui, c’est promis ».

 

Le reste du groupe va savourer quelques belles pastèques sur la pelouse devant les Invalides où nous attend le camion avec les bagages.

Quel régal ! Quel fruit extraordinaire –le plus détoxinant qui soit…

Si seulement les gens savaient ce que peut faire une cure de jus frais de pastèque (en prenant soin de mettre toute la peau dans l’extracteur de jus, bien sûr –c’est encore assez sucré, pas de crainte)…!

 

Je continue de répondre aux sollicitations de médias moins pressés par l'urgence de l’actu.

 

En fait, j’imaginais que la Croisade aurait fait beaucoup plus de bruit médiatique, mais je ne me plains pas. J’ai été un peu naïf de penser que nous allions faire la une (ou la deux !) de tous les journaux !... Ne nous plaignons pas. Nous avons semé de jolies graines d’infos dans beaucoup de têtes, des graines de conscience.

Elles germeront lorsque leur heure viendra.

 

La Croisade pour la santé 2008 a essuyé les plâtres. Elle a fait le plus dur. Ses participants sont des pionniers. On reparlera d’eux longtemps.

 

L’an prochain, ce sera plus facile. Car nous recommencerons, différemment, mieux, certainement.

 

RV pour la Croisade 2009 !